Découvrons Henri Combe, 93 ans, dont 47 ans de membership à Saint-Germain. Vous avez surement croisé Henri, sur son scoopy, sourire généreux, regard alerte et amusé, coupant le parcours à sa guise.
Photo d’Henri Combe avec Nicole Dumazet : les deux plus anciens membres du club, du même âge (Madame Dumazet a 74 années de membership).
« Lorsque je suis rentré des Etats-Unis, où j’ai commencé à jouer au golf, nous nous sommes installés à Saint-Germain pour que nos deux enfants aillent au Lycée International. C’est ainsi que je suis arrivé dans ce club.
Voyageant énormément pour le travail, j’ai fait 4 fois le tour du monde avec mon sac de golf. Je me souviens d’avoir joué à La Paz à 4200m d’altitude en Bolivie, Ushuaia, Akureyri au-delà du cercle polaire en Islande. Ou encore au Japon, où le golf est très mécanisé : dès qu’il y a une dénivellation il y a un escalator ! Ce qui m’a permis notamment d’y jouer avec Monsieur Toyota*(puis également aux Bordes). A Singapour, nous posions notre sac sur chariot fixé sur un monorail qui suivait le parcours. J’ai de bons souvenirs à Vichy, près du champ de course, sur les links d’Irlande, comme Ballybunion, ou encore au Touquet où je joue toujours régulièrement.
Saint-Germain est un parcours remarquable, j’aime particulièrement ses grands greens des golfs anciens. J’y ai quelques anecdotes cocasses. J’y ai vu l’Open de France où Severiano Ballesteros a joué 7 coups sur le trou numéro 16 ! Ou encore la Hennessy Ladies Cup, où Laura Davies, joueuse professionnelle du circuit européen mit 3 coups pour sortir du rough au-dessus du bunker du 18 (le trou numéro 9 actuel), tellement haut qu’elle perdit la compétition et jura de ne plus jamais revenir sur ce golf. Je me souviens de l’amiral Patou, résistant français, compagnon de la Libération, officier dans les Forces navales françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’une de ses balles avait frappé son adversaire, il refusa de s’excuser, ce qui provoqua certains remous.
En 47 ans il y a eu quelques transformations sur le terrain. J’ai vu le bunker de gauche du 16 se créer. Des haies ont disparu entre les trous, comme au départ 7 pour ne pas gêner le green du 11. Sur le 2 il y avait un chêne vénérable, le chêne de volières, multi-centenaires, magnifique. Lorsqu’il a dû être abattu pour cause de vieillesse, cela a permis de doubler la taille du green du 2. A l’époque on jouait avec des clubs en bois de Persimmon. Le Persimmon (aussi appelé kaki) étant le fruit du plaqueminier, dont le bois des racines durcit particulièrement au feu.
Désormais je joue 3 fois par semaine. J’essaie de jouer tout droit, comme dans un tunnel, grâce à cela j’ai quelques satisfactions au golf. Par contre si je ne suis pas droit … »
(*) : Henri Combe a été notamment Président de Toyota France