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Le Relève Pitch

L’équipe Terrain se prépare au « zéro phyto »

 

L’équipe Terrain se prépare au « zéro phyto »

 

Nous nous sommes habitués, grâce à l’utilisation de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides et insecticides), à des fairways sans « mauvaises herbes » ni pâquerettes et à des greens toujours impeccables.

 

En application de la fameuse « loi Labbé » de 2014, nous ne pouvons plus, depuis le 1er juillet 2022, effectuer de traitements phytosanitaires de synthèse dans les roughs et les bunkers. À partir du 1er janvier 2025, cette interdiction sera étendue aux fairways et aux greens. Nous espérons une dérogation pour pouvoir continuer de les utiliser sur les greens, mais nous avons pour objectif de nous en séparer totalement. 

 

Les golfeurs vont devoir apprendre à jouer dans un environnement plus « naturel » et l’équipe terrain à s’adapter à ces nouvelles contraintes.

 

Les acteurs du secteur travaillent à :

  • La réalisation de produits « Bio contrôle » mais ils ne sont pour l’heure pas aussi efficaces,
  • La création de nouvelles variétés d’herbes plus résistantes aux maladies, moins gourmandes en eau et en engrais. Cependant, il faudra attendre une dizaine d’années pour que ces nouvelles espèces soient disponibles, tant les démarches sont longues pour les sélectionner et mettre en production/vente ces nouvelles graminées.
  • La mise en place de modèles prédictifs grâce à des réseaux de surveillance permettant d’anticiper les attaques de champignons et d’insectes ravageurs.

 

L’objectif est de n’avoir recours au traitement chimique qu’en cas de nécessité absolue quand aucune autre alternative n’est possible.

 

Pour réussir cette transition écologique, il faudra accentuer encore nos efforts grâce aux investissements que nous réalisons dans de nouveaux équipements.

 

Les actions que nous mettons en place sont les suivantes :

 

  • Favoriser la circulation de l’air et une durée d’ensoleillement optimale :

L’élagage et parfois l’abattage des arbres est crucial afin de limiter au maximum l’humidité de surface, surtout dans les périodes où nous avons des journées courtes. Ainsi, le green du 13 en hiver reçoit moins d’une heure d’ensoleillement contre 4 à 5 heures pour le green du 14. L’ombre augmente de 40 à 60% les problèmes du gazon. De même, les racines des arbres trop proches des greens captent l’eau destinée aux greens et endommagent les surfaces de jeu. C’est le cas du fond du green du 8 qui doit être arrosé à la main dès la fin mars, ou du green du 11 où les racines des séquoias sont si proches sous la surface qu’elles sont tranchées lors du placement des trous, tout comme au 13, au 16 et au 17.

 

  • Choix d’espèces appropriées à notre site :

Nous n’allons pas utiliser les mêmes variétés qu’à Portrush ou Biarritz. Il faut ainsi se méfier des « effets de mode » consistant à introduire massivement une espèce particulière d’herbe qui sera certes peu gourmande en eau, mais qui ne supporterait pas les grosses chaleurs (la reconversion de flore changement intégral du tapis végétal, n’est pas systématique, nous avons des graminées qui sont présentent depuis de nombreuses années, donc adaptées au site et ses contraintes. Nous devons travailler sur ce couvert végétal et réintroduire progressivement les meilleures espèces) . Nous utilisons déjà des variétés sélectionnées type Fétuques et Ray-Grass anglais. Nous réalisons ainsi des sursemis sur green une fois par an et à l’automne sur les fairways abimés par l’été. Chacun d’entre nous participe également à ce travail avec les sacs à divots. Un grand merci à tous. Chaque semaine les départs sont également ressemés grâce au divoting.

Il s’agit d’un budget important pour notre club puisque l’achat des semences représente un coût de 10.000 € qui pourrait être doublé voir triplé si les produits phytosanitaires sont totalement bannis.

Machine permettant de positionner les semences de manière optimale

  • Multiplier les opérations mécaniques :

Nous disons souvent « un gazon sain dans un sol sain ». Pour cela, il faut travailler en surface et en profondeur. Pour favoriser les échanges air/eau/sol. Car c’est tout un monde qui vit sous la surface : micros-organismes, bactéries, champignons vivent en symbiose et apportent beaucoup à notre gazon.  Le rôle des opérations mécaniques est de faire en sorte que tout ce microcosme puisse cohabiter et notre gazon se porter au mieux. En favorisant également l’enracinement, ces opérations renforcent la résistance du gazon. 

Nous investissons dans des matériels spécifiques pour réduire l’utilisation de produits chimique et la consommation d’eau, en renforçant nos graminées, pour permettant un enracinement plus profond, une gestion du feutre, des mauvaises herbes, ou pour trancher les racines en profondeur le long des fairways.

Nous devrons donc accentuer les petites opérations mécaniques, associées à des apports de sable pour faciliter l’infiltration de l’eau, alléger les sols, diluer la matière organique non décomposée (feutre) afin de garder une fermeté des greens et d’éviter l’humidité de surface en favorisant l’infiltration de l’eau. 

Un gazon dense et sain limite l’apparition de « mauvaises herbes » et de pâquerettes et sera plus résistant aux différents stress (champignons, insectes, sécheresse, piétinement).

Machines permettant l’aération par piquage et carottage

  • Disposer d’un système de gestion de l’arrosage performant pour contrôler au mieux les apports et quantités d’eau apportées zone par zone :

C’est ce que nous pourrons réaliser grâce aux travaux prévus à partir du mois d’octobre 2023. Nous réfléchissons aussi à la récupération des eaux pluviales des bâtiments dans un futur proche ce qui nous permettrait de limiter l’eau puisée dans la nappe.

Saint-Germain est souvent cité en exemple comme un golf utilisant très peu d’eau. Nous en utiliserons encore moins, et toujours mieux grâce au nouveau système.

  • Continuer à travailler avec les produits de Bio contrôle qui seront de plus en plus efficaces :

Aujourd’hui nous travaillons déjà avec des algues, des macérations de plantes, des acides aminés, des huiles de lavandes (répulsif insectes) et paraffiniques, avec du soufre l’hiver pour protéger le gazon d’éventuelles attaques de champignons, des bactéries qui doivent combattre les pathogènes, des Trichoderma ce sont des champignons microscopiques qui rentrent en compétition avec les « mauvais champignons » que nous utilisons en test depuis deux ans sur le parcours des Genêts et lesgreens problématiques du grand parcours. Les résultats sont encourageants, mais nous avons quand même recours au traitement chimique pour pouvoir assurer une qualité de greens tel que nous les connaissons.

  • Augmenter la surface foliaire :

Plus de feuilles donnent plus de photosynthèse, un meilleur enracinement, donc des graminées plus résistantes. Pour cela il suffit de remonter la hauteur de tonte, mais pour les greens un simple écart d’un 1 mm change toute la donne au niveau du putting. Il nous faudra trouver un équilibre entre le plaisir de greens rapides, mais irréguliers ou des greens plus homogènes, mais un peu moins rapides selon les saisons.

C’est la mise en place de toutes ces méthodes culturales alternatives qui nous permettra de répondre au mieux à la réduction voir à l’arrêt des produits de synthèse. 

 

À ce jour, nous ne sommes pas encore capables de proposer des greens aussi compétitifs en utilisant uniquement des produits de Bio contrôle, nous faisons donc face à un défi majeur et inédit.

Nous avons beaucoup de chance de disposer d’un parcours implanté depuis plus de cent ans sur un terrain parfaitement adapté au golf, ce qui nous permet de disposer de bonnes bases.

 

Grâce aux développements des techniques, à la compétence de nos jardiniers et au soutien des membres, nous allons tout mettre en œuvre pour que cette transition écologique altère le moins possible la qualité de nos parcours.

 

Vous pouvez compter sur notre engagement le plus total !

 

Jean-Éric Simonnot et Martin Lémery